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Biennale du 9e art à Cherbourg : Nicolas de Crécy expose ses « Étranges cités »
Pour la 11e Biennale du 9e art, du 16 juin au 15 octobre 2023 au musée Thomas-Henry de Cherbourg, Nicolas de Crécy présente ses « Étranges cités ». Une exposition à ne pas rater ! Après le triptyque américain mettant à l’honneur Winsor McCay (2017), Jack Kirby (2019) et Will Eisner (2021), soit autant de superstars disparues de la bande dessinée et autres comics, les responsables culturels de la Ville de Cherbourg-en-Cotentin et du musée Thomas-Henry ont opéré un virage à 180° pour cette 11e Biennale du 9e art. Cocorico, c’est l’oeuvre superbe d’un artiste français qui est placée cette fois sous le feu des projecteurs, celle de Nicolas de Crécy. Convaincu sans difficulté d’être au cœur de cet événement, le natif de Lyon (installé en région parisienne depuis l’âge de 2 ans) est « un dessinateur virtuose au style immédiatement identifiable et à l’humour décalé, considéré comme une figure majeure de la bande dessinée contemporaine », souligne l’équipe du musée. Il construit depuis le début des années 1990 un univers graphique riche et singulier.
Une centaine d’illustrations en tout genre
Pour Nicolas de Crécy, la ville n’est jamais un simple arrière-plan décoratif, mais un personnage à part entière. Avec New York-sur-Loire, ville mythique et imaginaire, l’auteur du Bibendum Céleste nous entraîne dans les méandres de son espace mental. Pour cette exposition qui réunit plus d’une centaine d’illustrations en tout genre, car l’artiste aime utiliser de nombreux outils afin d’élargir la palette des possibilités, il a eu carte blanche. Ce jeudi 15 juin 2023, il l’a présentée une première fois aux journalistes issus des médias nationaux et locaux, avant de remettre le couvert en fin d’après-midi pour l’inauguration officielle. L’exposition se divise en cinq parties : « New York-sur-Loire », « Un monde flottant », « Par-delà nature et culture », « Carnets du Mexique » et « En résidence à Cherbourg » (lire ci-dessous). Comme une belle rétrospective d’une partie de l’œuvre de l’artiste, auteur de plus d’une quarantaine de livres explorant diverses pistes : illustration jeunesse, carnets de voyage (dont le travel book sur le Mexique commandé par Vuitton et publié en 2017, présenté à Cherbourg), textes personnels illustrés, etc.
Autre pays qui l’a fortement marqué, et où il rencontre le succès : le Japon. « Lors de ma résidence à la Villa Kujoyama en 2008, j’ai tenté de retranscrire par le croquis la force poétique de ce pays si particulier, en m’inspirant aussi de certains Yokai (monstres et divinités) réintroduits dans un univers contemporain », rappelle le quinquagénaire.
Lorsqu’il ne produit pas de bandes dessinées, comme c’est le cas actuellement, Nicolas de Crécy élabore des paysages recomposés à partir de ses carnets de voyage, de photographies et de souvenirs réels. « La diversité des représentations et les ambiances insolites donnent une cohérence à cet univers particulier, porté par la puissance expressive de son style graphique », met en avant le guide de l’exposition. Si l’artiste ne s’interdit pas de revenir à la BD en cas de projet séduisant, il s’essaie en ce moment « aux peintures en grand format, je suis en apprentissage, j’ai l’impression de repartir à zéro ! ». Pas étonnant de la part de cet artiste protéiforme, qui n’hésite jamais à se remettre en question pour faire évoluer son œuvre.